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Échanges culturels internationaux Hugues Baltzinger
13 décembre 2013

Kafka sur le rivage

KSLR

 

Quête initiatique, voyage au cœur de la mort, recherche de ce double sans lequel rien n’est possible. Traversée parfois réaliste, onirique, tragique. Kafka en est le centre et la réalisation plénière, Nakata les merveilleuses prémisses. 

Haruki Murakami, l’auteur de « Kafka sur le rivage » nous oblige à faire face à notre plus grande douleur, la mort. Il y parvient par une écriture simple et la présence incroyable d’une foultitude de personnages dont on ne retiendra vraiment que deux monuments : Nakata et Mademoiselle Saeki. Nakata représente la beauté dans ce qu’elle a de plus fort mais de plus effrayant : la bonté, la gentillesse. « Nakata n’est pas intelligent »… Le récit est ponctué des dizaines de fois de cette affirmation du personnage « himself » faisant de façon redondante mais efficace son autocritique alors que tous ceux qui le rencontreront penseront qu’il est totalement unique. Rencontrer Nakata, c’est découvrir des univers auxquels nul ne saurait penser : parler aux chats, partir quelque part parce qu’il le faut sans savoir ni où ni comment… Nakata est la pureté opposée à la laideur, présente dans ce roman sous la forme de vide, le vide qui appelle la mort. Mademoiselle Saeki a 15 ans, 50 ans, vivant ici et là, sachant que dans ce roman « l’ici » ou « là » a une signification des plus particulières. Sans oublier un autre personnage capital : la forêt dont la symbolique est si différente de celle que les occidentaux lui accordent. Lieu de balade pour les uns, lieu de passage pour les autres. L’on s’y perd que si on le souhaite. Il est parfois possible d’en ressortir. Kafka, le fil rouge de cette histoire en fera expérience. Je m’arrête ici, à la lisière de la forêt de l’intérieur ou de l’extérieur ? J’avoue ne plus très bien savoir depuis plus d’un an mais que de réponses et de lumière.
Ce que j’ai ressenti est indescriptible. Je pourrais en parler des heures… Avec l’Inondation de Zamiatine, j’ai tenu entre mes mains l’un des plus grands romans de ma vie de lecteur. Comment oublier Nakata, seul personnage de la littérature à m’avoir fait pleurer. Comment ne pas être ému face à l’attente, abnégation de Mademoiselle Saeki, miroir de nos jeunes années ? Et ce jeune Kafka, tragique quêteur et magnifique image de nous-mêmes. Image et présence qui demeurent peut-être dans l’esprit de nos morts et les accompagnent, je l’espère.
Renaud BALTZINGER.

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